samedi 29 décembre 2018

LES MEGALITHES autour de Paris




Les MEGALITHES de la région PARISIENNE



A Paris, les traces du néolithique ne sont plus vraiment visibles. Cependant il n’est pas rare de voir à travers la presse qu’on a mis à jour lors d’excavations liés à des chantiers des vestiges allant des pierres taillées aux fondations d’habitations de l’âge de bronze.



Le plus grand mégalithe de Paris: l'obélisque du Louxor datant  de 3300 ans. Origine : Egypte
Peu sont restés en place, d’autres ornent des parcs et des ronds-points. 


La Pierre-aux-Moines à Clamart


Fiche d’identité
Age : environ 2 000 ans
Taille: 2 m de haut en grès

Adresse : Route de la Fontaine aux Lynx 92140 Clamart - France
RATP: bus 390 cimetière intercommunal de Clamart , T6 hôpital Beclere





Ce petit menhir, sans doute le reste d’un édifice plus grand, est l’un des premiers classés monument historique comme l’atteste fièrement un panneau en fonte malheureusement dégradé rappelant les punitions infligées aux personnes non-respectueuses du patrimoine Français.



Bien que chacun en ait été de son chapitre sur les origines de ce monolithe, de nombreuses confusions existent à son sujet si bien que même son appellation et l’adresse où il se trouve portent à discussion. On le confond avec la pierre de CHALAIS aujourd’hui disparue sous des projets urbains et la fontaine aux lynx, lieu de son implantation, est une déformation de la fontaine aux lins où on venait jadis rincer les brins de lin avant de les tisser.



Il n’empêche que bien des vestiges, poteries, silex, pierres polies ont été découverts dans cet environnement somme toute relativement bien préservé faute d’avoir été intégralement conservé.




Et puis l’endroit est remarquable et particulièrement agréable. A quelques minutes de la fureur des grands axes parisiens et des barres d’immeubles de la banlieue sud, on se retrouve dans un frais vallon au milieu d’une vraie forêt d’arbres centenaires grouillante de vie sauvage.

Site de la pierre aux moines rue de la fontaines aux lynx dans le bois de Clamart

Ce lieu est fréquenté et vénéré. Souvent un petit don est déposé sur cet autel antique, une fleur, une jolie feuille, une coquille d’œuf colorée ou d’escargot. 





Ce jour-là, en plein hiver, un petit bouquet de fleurs sauvages blanches avait été offert. Par quel sortilège trouve-t-on des fleurs sauvages au cœur de l’hiver ? 




Probablement une bonne fée aura réchauffé un bout de terre pour y faire éclore quelques anémones et les offrir aux divinités afin qu’elles apaisent les souffrances des humains ?


Construction enfantine pour les fées de la pierre aux moines à la fontaine aux lynx du bois de Clamart

Dans le sous-bois qui entoure l’édifice des huttes ont été construites invitant les enfants à contribuer à la gaité du lieu par leurs jeux. Plus loin, en continuant la route on découvre le bois de Clamart et ses étangs. Une belle ballade en perspective.


sous-bois où se cache la pierre aux moines (bois de Clamart)

le 28/12/2018


Voici une histoire qui est en rapport avec cette pierre aux moines du bois de Clamart. A Paris, au jardin des plantes, il est un endroit volontairement gardé sauvage derrière des grilles où les équipes d’entretien ont érigé un portique avec plusieurs mangeoires à oiseaux et où une multitude de Parisiens à plumes viennent se régaler de graines de tournesol gratuitement mises à leur discrétion par la maire de Paris.

Un habitué des lieux, grand amateur d’oiseaux prenait des photos des passereaux (pinsons, mésanges, moineaux) mais aussi des perruches qui faisaient toute une guirlande changeante et colorée autour du portique, un peu comme celle du sapin décoré du jardin tout proche car nous étions la veille de Noël.

Perruche du jardin des plantes

C’est alors qu’il entendit une petite voix derrière lui : « Pardon, meussieu… ». Il se retourna et en se penchant il vit une petite bonne femme aux cheveux presque blancs et aux yeux clairs portant un sac à dos aussi gros qu’elle qui enchaina : « quels magnifiques oiseaux ! On dirait des perroquets… c’est cela ? ». Profitant de cette demande de renseignements, notre ornithologue amateur rectifia en expliquant qu’il s’agissait de perruches à collier et que, malgré qu’une légende dise qu’elles se seraient échappées d’un container à Orly, il semblerait que cet oiseau présent partout dans le monde soit remonté d’Afrique du nord par l’Espagne, atteint Paris récemment et déjà entrain de coloniser les Pays-Bas. 
La dame parut satisfaite et, pensa-t-il, devant l’évidence de son savoir ornithologique enchaina : « je reviens de chez ma cousine et j’ai été réveillé en pleine nuit par le chant d’un oiseau. Savez-vous de quel oiseau peut-il s’agir, Meuussiêuu ? » Et notre homme gonflé du plaisir d’ébahir une nouvelle fois son auditoire proposa plusieurs oiseaux dont les chants hivernaux sont les prémices d’une ponte dés le mois de Mars mais aucun ne semblait convenir. Pire encore les refus étaient accompagnés d’arguments très sensés de la mini-vieille au point qu’il lui sembla qu’elle se foutait de sa gueule et qu’elle en connaissait surement plus que lui sur les oiseaux. Dans le doute, il chercha à mieux connaître son interlocutrice en lui posant des questions insidieuses : Où avait-elle entendu ce chant, et où habitait sa cousine. La miniature lui répondit qu’elle avait entendu que le chant venait de la forêt de Meudon toute proche de la maison de sa cousine à coté de l’étang de la Garenne. 

Agacé de ne pouvoir donner une réponse et d’en savoir plus, notre gentleman rompit la discussion prétextant devoir y aller. Après quelques pas, il réalisa qu’il connaissait bien les lieux décrits par le raccourci de mégère et qu’il n’y avait pas de construction prés de cet étang au milieu des bois, à part peut-être … LA PIERRE AUX MOINES ! Il se retourna pour voir si la mini-donzelle (probablement une Elfe) était toujours là mais elle avait disparu. Il enragea d’avoir été aussi peu engageant et de ne pas entendre de la bouche d une représentante du petit peuple le secret de cette Pierre Magique. Cependant il sut qui y déposait des fleurs sauvages en plein hiver…



Allée couverte de la Pierre de Rabelais

La pierre de Rabelais

Fiche d’identité
Age : environ 3 000 ans
Taille: 6 dalles en grés

Adresse : Parc de l’observatoire de Meudon
RATP: T2 Meudon sur Seine, bus 389 Rabelais


La pierre de Rabelais à Meudon

C’est donc sur l’esplanade du château de Meudon que vous trouverez cet étrange dolmen. C’est sous Louis-Philippe que furent sauvées ses dalles découvertes lors de travaux urbains dans la vallée.

La pierre de Rabelais sur l'esplanade du château de Meudon


D’abord mises en tas, puis dispersées par les troupes prussiennes durant la guerre de 1870, elles furent disposées en mode d’allée couverte.








Le fait qu’elle soit constituée uniquement de dalles massives sans les orthostates lui confère l’aspect massif d’un bunker. Qu’importe : l’essentiel est là, bien à l’abri dans l’écrin exceptionnel qu’est l’esplanade du château et sa vue imprenable sur la capitale.

Pierre de Rabelais

C’était à l’origine une allé couverte de 13 mètres dont les 7 dalles reposaient en partie sur des petits murets de pierres sèches et dont l’intérieur était pavé de dalles de calcaire. Elle a servi de sépulture à environ 200 individus.



Menhir de l'abbaye




Le menhir de l'Abbaye à coté du transformateur electrique de saint Maur


Fiche d’identité
Age : environ 3 000 ans
Taille: 2.50 m en grés
Adresse : Parc de l’abbaye à Saint MAUR des fossés
RATP: RER A Saint Maur Créteil, bus 306 place d'armes


        

Saint Maur des Fossés: quartier de l'abbaye

  La boucle de la marne où se trouve Saint MAUR a été occupée par les hommes de longue date. Les vestiges du néolithique y furent nombreux mais seul le menhir de l’ABBAYE est encore visible.

Le menhir de l'Abbaye

Couché puis redécouvert dans le jardin d’une villa du bord de Marne, ce mégalithe classé mais embarrassant a voyagé dans la commune pour finir remisé dans un coin difficilement accessible du parc aménagé autour des ruines de l’abbaye de Saint MAUR.


Au pied du transformateur, le menhir de l'Abbaye à Saint Maur des fossés chargé d'electricité statique s'illumine lors des veillées de Noël (JOKE ! 😂)

Il est dans les hauteurs du jardin juste en dessous des bourdonnantes bobines du transformateur électrique et sa forêt vitrifiée de traversées chargées d’ondes électromagnétiques.





Ce lieu traversé par les particules est le rendez-vous des lycéens pubères qui, magnétisés par la pierre, viennent s’y agglutiner et dessiner quelques figures obscènes ou bien taguer leur nom et celui de celui ou celle qui occupe leurs pensées enflammées.





Nul doute que ce roc chargé d’électricité sert de liaison entre DANA, déesse celte de l’amour, et les générations futures grillées par l’électrochoc de la découverte des choses de la vie.


Dolmen du Plessis Robinson, Dolmens de la Vallée aux Loups


Dolmen de Robinson

Fiche d’identité
Age : environ 3000 ans
Taille: 2 dalles en grés

Adresse : Chemin du calvaire, Parc de la vallée aux loups, Plessis-Robinson
RATP: RER B Robinson, bus 294 Marc Sangnier



Vestiges de l'allée couverte de Robinson

Si vous commencez votre exploration à partir de l’entrée du parc de la vallée aux loups en face de l’arboretum de Chatenay Malabry et à coté de la maison de Chateaubriand, il vous faudra monter un chemin escarpé en lacets jusqu’aux contreforts de la vallée où tant de belles choses sont à découvrir.


Dalle de l'allée couverte de Robinson


Il reste de cette allée couverte en grés deux grandes dalles à moitié enterrées que l’usure du temps à rendu friable, offrant ainsi la possibilité à un public irrespectueux d’y graver.


site mégalithique du calvaire à Robinson

L’endroit a été aménagé en un petit plateau qui s’ouvre sur tout le sud Parisien et rend sans doute une partie de la vision de l’environnement de l’époque de ce lieu sacré.





Le chêne des missions

les pierres levées du chêne des missions dans la forêt de Meudon

Fiche d’identité
Age : environ 150 ans
Taille: Menhir de 4.00 m en grés et tables en meulière
Adresse : Forêt de Meudon
RATP: T2 Meudon sur Seine, bus 389 lycée de Villebon ou T6 Georges Pompidou, bus 389 lycée de Villebon





Le chêne des missions est un arbre centenaire remarquable de la forêt de Meudon autour duquel des religieux ont installé un simulacre de champ de ruines mégalithiques à la fin du 19eme siècle.


simulacre d'alignement megalithique du chêne des missions de la forêt de Meudon
Des dalles en meulière ont servi à construire des dolmens disposés en cercle autour du vénérable tronc et un bloc de grés a été érigé en forme de menhir.

Le menhir du chêne des missions

L’endroit est aménagé en promenade et protégé par un plancher. Il fut l’objet d’un culte obscur mêlant adoration de la vierge et croyance celtique autour d’un arbre exceptionnel.



Il ne faut pas dédaigner les efforts de ces hommes à reconstituer une partie de leur patrimoine mystique et architectural. L’ensemble est harmonieux et dégage une certaine plénitude. Il s’ouvre largement sur la vallée avec pour fond les bois de Vélizy.



C’est aussi l’endroit rêvé pour exercer ses talents d’archéologue à démêler l’authentique de la réplique.





VRAI ou FAUX ?


Alors que le mot anglais « FAKE » est porté par l’actualité, peut-on parler de Faux lorsque qu’un mégalithe n’est pas identifier comme antique ?

On peut apprécier l’architecture mégalithique au point d’en vouloir sur sa dernière demeure et les exemples ne manquent pas.

Les stèles de nos tombeaux, nos monuments aux morts et commémoratifs ne sont-ils pas la forme moderne d’un menhir ? Ils leur ressembleront sans doute dans 5 000 ans.

Les orientaux font des jardins minéraux avec de grosses pierres. On voit de plus en plus dans les jardins des pavillons des pierres levés, de petits alignements, des dolmens servant d’agrément et support à une floraison.

Rien de tel qu’un bon vieux rocher pour servir de base aux jeux des enfants.

Visiblement, les pratiques du néolithique se perpétuent jusqu’à nos jours. Faute d’avoir les fonctions initiales probablement mystiques et indicatrices, les nouveaux mégalithes en ont gardé uniquement l’esthétisme.

dimanche 18 mars 2018



Manifestations des retraités du 15 mars 2018-03-18


Pour protester contre l’augmentation de le CSG sur les retraites (+40%) et réclamer des augmentations , un appel à la manifestation national le 15 mars avait été lancé par les syndicats.

Toute personne est capable de faire ses choix sans qu’on lui en impose. Chacun a ses opinions et toutes sont respectables. Sur ces bons principes, nous vous laissons faire la vôtre sur ces quelques images sans commentaires.



jeudi 1 mars 2018

Portraits photographiques de famille et guerres.


Portraits photographiques de famille et guerres. 

Depuis que la photo existe, les albums de famille se sont constitués. C’est à partir du milieu du 19eme siècle (1850) que ce procédé s’est vraiment industrialisé. Le portrait photographique désormais reproductible à l’infini tenait alors place de carte de visite.

On s’échangeait son image réalisée chez le photographe après une longue pose dans un décor luxueux ou un fond neutre.


On mettait son plus beau costume ou son uniforme, sa plus belle robe pour les dames, puis on faisait un petit tour chez le coiffeur avant d’immortaliser sa silhouette sur un carton de qualité.

Ces beaux messieurs fin 19eme

Les temps de pause était long (plusieurs minutes) ce qui explique le regard vitreux de certains portraits du aux battements des paupieres. Partout prospérait ce petit commerce qui nécessitait de multiples manipulations et un sens artistique développé (normal en photographie).

Partout dans toutes les villes florissait le commerce de ce nouvel art : la PHOTOGRAPHIE


Cependant le prix et l’absence d’appareil légers produisant des instantanés faisaient qu’on immortalisait uniquement les événements exceptionnels.

Les périodes militaires en faisaient partie. L’apparat de l’uniforme justifiait qu’on se fasse tirer le portrait, sans compter qu’en période de guerre la photo pouvait devenir l’unique souvenir d’un héros mort au combat.


1850-1900           
    

 Après la défaite de la France sous Napoléon III et l’effondrement de l’empire, les Prussiens encerclent Paris qui organise sa défense.

Allégorie symbolisant la résistance héroïque des Parisiens à Courbevoie aujourd'hui quartier de la Défense
Le quartier de la Défense symbolise cette résistance et les heures effroyables qui suivirent à Paris.


La Défense de Paris est un groupe sculpté de Louis-Ernest Barrias, inauguré le 12 octobre 1883 au carrefour de Courbevoie . Il honore la mémoire des victimes militaires et civiles tombées lors du siège de Paris en 1870.L'original se trouve au Petit Palais. Une copie d'époque est sur l'esplanade de la Défense, le lieu même de l'héroisme. Elle représente PARIS la capitale au coté d'un défenseur blessé protégeant un enfant accablé par le froid et la faim. Remisée à l'étage ou juchée sur un piedestal, parfois montée sur roulettes, elle est toujours là défiant les tours des banquiers.

Les hauteurs qui entourent la capitale sont prises par les Prussiens, réduisant ainsi les héroïques forces parisiennes à leur implacable domination.

le Parc de Saint Cloud: La terrasse où étaient installés les canons Prussiens. On voit ici les boulets.

Meudon, Saint Cloud, l’Hay les roses, Villejuif portent encore les traces des terribles combats. 


Vue sur Paris du château de Meudon où les bombardements furent intenses en 1870


Soubassement de la retoude de Villejuif mis au jour par le chantier du métro de projet "Grand Paris"
On a amassé dans des fosses communes des cimetières environnants des centaines de cadavres dont la plupart n’a pas pu être identifiée. 


Cimetière de l'Haÿ: Les fosses Allemandes et Françaises contenant les restes des combattants Anonymes tombés en 1870
C’est peut-être dans une de ces fosses que les restes de Théophile reposent. Il était facteur à la halles aux blés et habitait à Paris, au 38 rue de la Bourdonnais.*

(*) Finalement, nous avons retrouvé sa trace mais pas ses restes. Il a été enterré au Pére Lachaise, à l'époque pas encore  surexploité, dans le caveau familial


Théophile en garde national. Dernière photo avant de disparaître.
On voit bien qu'il flotte dans son uniforme sans doute amaigri par la disette imposée 
par le siège des Prussiens à Paris.

Agé de 35 ans et marié, 2 petites filles, il avait réussi à envoyer sa femme et ses filles en Bretagne avant d’être recruté par la Garde Nationale. C’est là qu’il a contracté la variole(*) qui l’a emporté comme un grand nombre de ses compatriotes. 

(*) Malgré la vaccination des populations, la variole a progressé en 1870 car les vaccins prodigués nécessitaient un rappel. Le regroupement des hommes en temps de guerre a probablement été un facteur favorable à la propagation de la maladie (on parle de 20 000 morts).

 Il n’empêche que, malgré la paix négociée à prix d’or et l’annexion de l’Alsace  puis l'insurrection de la Commune et ces terribles exécutions et déportations, la société Française  continue son recrutement pour son armée pendant les années qui suivent et la conquête de nouveaux territoires en Afrique et ailleurs.





Et voici un de nos ancêtres posant fièrement dans son uniforme de ce qui doit être le régiment de cavalerie légère du 10ème Corps d’Armée du Train des Equipages basé à Fougères (les 7 rangées de cordons sur sa veste font penser à un Hussard).  



Un autre probablement dans l’uniforme du 2eme régiment d’artillerie ( ?) (c’est a vérifier).

Ainsi prés de 40 ans sans conflit en Europe allait nourrir un sentiment de revanche vis-à-vis de la nouvelle nation allemande qui allait plonger le monde dans l’horreur la plus totale.


La grande Guerre 14-18

Hercé, le monument aux morts de 1914-1918
Chaque village possède son monument aux morts pour la France avec les noms des victimes des atrocités perpétuées au nom de la nation.

Monument aux morts de FREHEL
La liste de ceux de la grande guerre est longue et il n’est pas rare de voir son propre nom de famille gravé sur la pierre.


atelier Ch. Champigneulle vitrail commémoratif de la première guerre mondiale (1921) de l'église Saint MALO à DINAN


Cette année commémore la fin de cette immonde boucherie. Dans l’album de famille se trouvent quelques clichés d’un militaire qui titille notre curiosité.

Lucien
Il s’agit de LUCIEN notre grand père maternel. Un numéro (100) sur le col de son uniforme indique son régiment : c’est le 100éme régiment d’infanterie basé à Tulle en Corrèze.


A cette époque, la photo instantanée existe, les temps de pause sont très courts et le matériel photographique parfaitement transportable (les premiers « BROWNIE Kodak » utilisent une bobine de film en rouleau).

Lucien et son régiment


Autour des casernes, l’activité bat son plein et on fait des cartes postales des bataillons partant au combat que les soldats envoient à leur famille. Combien de ces visages disparaitront dans la boue des tranchées réduits en pièces par la mitraille.
Papy Lucien malgré tout sourit, mais c’est pour la postérité.



A l’époque, le cheval est encore le principal moyen de transport. Les officiers ont à disposition de braves chevaux qui leur servent de montures. 

Lucien dans les tranchées
Le regard est moins vif sur ce cliché fait dans sa tranchée et le sourire est évasif. Il faut dire que sur l'Argonne au bois de la Gruerie prés de Verdun, c'est apocalypse. Papy Lucien s’en est sorti malgré que son régiment ait participé à de grandes batailles, sinon nous ne serions pas là pour vous le dire…



La ration de pinard

Depuis les récits de conquêtes des romains, on connaît l’usage de la divine boisson (le vin) dans les conflits entre nations. Les romains abrutissaient leurs opposants barbares en leur offrant du vin pendant que d’autres encourageaient leurs troupes à l’agressivité en les enivrant.
Le premier et second empire prévoyait un peu de vin dans la ration journalière de son soldat.
Au début de la guerre 14-18, la ration quotidienne de vin était de ¼ de litre qui, à cette dose, devait suffire pour « apaiser » le soldat survolté par l’action. Cette dose fut doublée en 1916, l’horreur des combats étant devenue insupportable, puis augmentée par 1/4  jusqu’au litre par jour ( !).
Au début du conflit, les fournisseurs étaient les pays de Loire et lyonnais avec du Macon et du beaujolais. Le vin titrait 8 à 9 °  et était transporté en barriques directement du lieu de production au front. 
Avec l’augmentation des doses, les régions limitrophes des conflits n’ont pu alimenter la demande et commença l’arrivée de vin des régions à haut rendement viticole mais de moindre qualité et plus fort comme le Midi mais aussi des colonies Africaines comme l’Algérie qui fut mélangé aux vins régionaux.
A l’époque, l’usage du verre n’était pas généralisé et il était consigné. A part quelques divins flacons réservés aux gouvernances et hautes bourgeoisies, il fallait payer sa bouteille ou venir avec à la tireuse (bouteille d’un litre garanti). 


Extrait de "La France industrielle" de P. POIRé en 1873

Cette pratique a été utilisée jusque dans le années 1960 où le vin dit de qualité supérieur était livré en tonneaux consignés de 100 litres environ (feuillette) puis mis en bouteilles dans des bouteilles lavées et réutilisées. Le Bordeaux Sup et autres vins de la Loire ou Minervois étaient conservés dans un tas de bouteilles au format disparate (70; 72; 78; 100 cl ) recyclées à la prochaine livraison.

Bouteille de bordeaux de 1956. La contenance est de ....72 centilitres ! Même avec cette bouteille entre les mains, certains continuent d'affirmer que la contenance de 75 Cl a toujours été la norme imposée par le galon anglais . Délirez sur internet: il en restera toujours quelque chose.


En 1914, la lutte contre l’alcoolisme était très présente. Malgré que le gouvernement autorise des doses excessives pour ses soldats dans le but certain de les avilir, les associations antialcooliques considéraient que la dose journalière maximale de vin ne pouvait excéder 0,75 litre.
Bien que certains savants nés à Marseille et conçus à la Saint PICRATE ont prétendu que la victoire de 1918 a été due au « litron ou kil » de « pinard », la modernisation de l’industrie aidant avec des contenants en verre très bon marché, raison a été donné à la lutte contre l’alcoolisme en installant un standard Français à 0,75 l. Il faut dire que l’instauration de la cotisation sécurité sociale sur les alcools a aussi beaucoup aidé : tout comme font les distributeurs pour la taxe sur le sucre, les pinardiers ont diminué la contenance de leur bouteille en la passant à 0,75 au lieu de 1 litre en gardant le même prix de vente ce qui augmentait encore leur bénéfice. Du coup, même les litrons en plastique se sont mis au régime et ont mis les beaux atours des vins prestigieux. On est bien loin du délirium pseudo scientifique de pourvoyeurs de pochetrons qui essayent de démontrer par une conversion arrondi en notre défaveur que les exportations de vinasse vers chez les anglo-saxons dictent la contenance de nos flacons.
Il n’en reste pas moins que la trace d’un hypothétique effet bénéfique du vin pour la santé reste gravée dans nos mémoires (même notre président dit en boire lui-même 2 verres par jour) alors qu’il profite surtout au bien-être et possessions des revendeurs.

A suivre …