L' Arc de Triomphe emballé et déballé

Euh…non « "C'était un rêve fou et vous l'avez accompli, merci infiniment ». C’est «un chef d'œuvre" qui "ne coûte rien aux contribuables" et qui "contribue au rayonnement du pays » a dit un président, remerciant "les mille bras" qui ont permis la réalisation (gratuite) du projet. (j’ai compris : les cordistes en orange sont en fait des moines bouddhistes tibétains qui travaillent bénévolement à l’élévation de nos âmes)

Les Extatiques à Paris La Défense
Il faut dire que l’architecture des lieux se prête tout particulièrement à ce genre d’événement. La défense possède aussi plus de soixante œuvres permanentes remarquables (le Moretti, le pouce, les fontaines, Ikaria, le point de croissance de Lim Dong-Lak, etc…)
Et donc, de nouvelles œuvres sont installées provisoirement dans l’axe des Tuileries- Arche de la Défense.
Quand il fait beau, c’est le moment d’aller piqueniquer sur les tables sous les ombrages, un jour de semaine avec les centaines d’employés de bureau sur leur 31 ou le dimanche avec presque uniquement les moineaux et devant les yeux quelques unes de ces étrangetés qui excitent notre curiosité et notre intérêt.
Les nouveautés ne sont pas en reste comme cette sculpture transparente et animée AWAKENING de Luka Fineisen qui fascine grands et petits. Nous disons petits car les jardins Babyloniens à multiples niveaux jouxtant l’esplanade, ses coursives et ses recoins sont le paradis des bons petits diables.
FIAC hors les murs
Depuis maintenant 15 ans le musée du Louvre et l’organisation de cette foire, elle-même cantonnée dans un grand palais de toile éphémère pour cause de travaux sur l’original, présentent leur parcours d’œuvres Hors les Murs dans le Jardin des Tuileries.
C’est une bonne idée d’aller se baguenauder dans ce magnifique jardin indissociable de la vie parisienne où on se montre au milieu d’une foule agglutinée autour des bassins comme des abeilles autour d’une coupelle d’eau fraiche en plein été, affalée dans les célèbres chaises en fer qu’on louait jadis à l’heure comme les petits bateaux à voile.
Ces chaises, par ailleurs d’une esthétique irréprochable, ont un dossier incliné vers l’arrière qui permet, outre de tomber le masque, de prendre le soleil faiblissant de ce début d’automne en pleine figure et aussi celui se reflétant dans le miroir des bassins.
Ainsi calés, vous pourrez prendre où garder un peu des belles couleurs qui nous ont tant fait défaut à cause du Covid et son cortège de précautions, quitte à comater dans la tiédeur automnale après une nuit blanche ou un abus de bonnes choses.
Impossible cependant de s’extirper de ce piège à veilles dames sans un peu de force et beaucoup de souplesse ou sans les bras vigoureux d’une jeunesse apaisée prête à rendre ce petit service.
Bref, nous voila partis à la découverte de la vingtaine d’œuvres disséminées aux 4 coins du parc parmi les bruits les odeurs et les clichés de notre enfance. Apres le murmure de la foule et le cri des enfants, le parfum des marrons grillés et celui capiteux des belles dames, le carrousel, le jardin de Charles PERRAULT, il ne manquait plus que l’odeur de crottin des ânes et des poneys nous trimbalant, enfants, dans de petites carrioles.
Puis, accompagnés par les fantômes d’un parrain ou d’une tante, nous sommes aspirés brusquement vers le futur au détour d’un bosquet par la vision d’une improbable chose.
Et c’est nous, figés devant un totem, des formes flottantes. Parfois choqués, souvent interloqués, jamais déçus ; ni devant "THESEE COMBATTANT LE MINOTAURE", ni devant "WVZ 122 S".
