lundi 1 avril 2013

STREET ART



Difficile de rester indifférent aux représentations faites sur les murs de nos villes. Graffitis, Tags, qui n’a pas une fois dans sa vie marqué sur un mur à la craie un message d’amour ou une insulte ? Quel arbre de nos parcs ne portent pas les stigmates d’initiales entourées d’un cœur ? Ce qui a été fait pendant des millénaires à l’aide de pigment ou d’un objet acéré hante notre inconscient et, finalement, nous élève puisqu’il exprime nos émotions.


 

Porté à son paroxysme, nous appelons cette expression de l’art. D’abord réservé aux initiés puis institutionnalisé, il déborde aujourd’hui dans les rues des villes du monde entier.

Il porte un nom : le STREET ART.



Collage


Rue CANDIE 2013 PARIS



A l’aide de  bande de papier, parfois par l’assemblage d’impression A4, on colle la reproduction d’un dessin ou d’une photo.


Rue CANDIE Paris2013
                      
rue vieille du Temple


Il faut cependant bien penser à l’endroit et au dimensionnement du collage.


Quai Jemmapes


L'accumulation de collage fait parfois un ensemble harmonieux et place l’œuvre en constante évolution.


Quai de VALMY 2010

Parfois le collage et le graphisme se mélangent de manière calculée. Un long travail de sélection des images de grande dimension et une mise en page rigoureuse doivent être opérés.  



Cachan 2013 Sous l'autoroute A6
Mai 2017 :

 - De nos jours le collage de photographies géantes a atteint son paroxysme avec le recouvrement de monuments officiels comme la pyramide du Louvre par JR. 



juin 2016 : Pyramide du Louvre effacée par JR


L'effacement d'un sujet rapproché par son remplacement par une représentation en raccord avec son arrière plan est une illusion d'optique vieille comme le monde, mais jamais elle n'avait atteint de telles dimensions.



 Toutefois, le procédé n'est vraiment efficient que quand il est lui-même représenté en 2 dimensions notamment reproductible dans les médias.


Stickers.



Imprimé sur un support adhésif de petite taille,  cela permet de multiplier à l’infini son message et de le coller dans des endroits inaccessibles et discrets (abribus, réverbères, panneaux publicitaires).


Place de la République


Difficile de déchiffrer un message... Entre la vrai publicité et TAG il existe une myriade de variantes.

Lettrages.


L'escalier du Metro les Abesses 2011


 A l’origine, les « tags » servaient aux Gangs à délimiter un territoire.


Parc des hautes bruyères 2013


 D’abord fait de façon  discrète par de petits signes à la craie, c’est devenu aujourd’hui ostentatoire : manière de revendiquer un style et d’asseoir son pouvoir.


DAHOUET cotes d'armor 2004

Cependant, cela a servit aussi à se faire reconnaître  Le groupe « TELEPHONE » a utilisé cette technique en taguant le périphérique. 


Abri SNSM

Le légué 2004








 
Friche industriel St BROC

A  la fin des années 70 en plein mouvement PUNK, on pouvait voir un mur à CARNABY STREET couvert de petits tags au feutre. Malheureusement, les photos  de cette époque ne sont plus en notre possession. Nous ne pourrons donc pas vous les montrer.




Youpi! Le petit malin qui avait mes vielles photos me les a rendues (enfin, il a fallu lui emprunter discrètement).  Voici donc le mur de Carnaby Sreet couvert de graphes en 1979



Cette pratique reste vivace bien qu’une certaine recherche d’esthétisme soit devenue la nouvelle norme. 


Tunnel des Hautes Bruyères Cachan 2013






Tableaux et fresques.

ORSAY 2010
 

Depuis la préhistoire, l’homme s’exprime sur des parois. De nos jours de plus en plus d’espaces vides sont comblés par de véritables œuvres picturales.
 
Tunis 2012

 Certaines restent « sauvages », d’autres  sont réalisées sur commande.


Paris XIV par Shepard Fairey



Ainsi, on peut voir de grandes façades d’immeubles, voire de monuments publiques s’orner pour notre plus grande joie de fresques et de tableaux.

PARIS PORTE ITALIE


Au départ, cela a permis à un bon nombre d’artiste de se faire connaitre au risque de se voir infliger de lourdes amendes pour dégradation. 


Tour PARIS XIII


Petit à petit, on a pris conscience que cette forme d’art se démarquait du simple tag et n’avait pas la même finalité.

PARIS Vincent Auriol
 

Ce phénomène devient international. Chaque ville a son site remarquable et ses artistes reconnus.

Tour PARIS 13





Détournement


Une nouvelle tendance s’instaure depuis peu. C’est le détournement d’objet urbain. 

Montmartre 2012
Moulin de la Galette 2013


Ainsi, on donne à un mobilier où un bâtiment une idée subjective loin de l’aspect fonctionnel pour lequel il a été créé.

Val de la Bievre 2011


Un simple trait, un tache de couleur rend l'objet unique et intéressant. 



Paris rue CANDIE 2013


Humour est le maître-mot dans la pratique du détournement.


Parking Super-U BROONS

De plus en plus, le Graph devient un marqueur identitaire. On personnalise ainsi sa voiture, sa maison, sa chambre.C'est même devenu un business: ici un véhicule de l'entreprise de location WICKED CAMPERS  (l'épouvantable campeur) qui propose non sans succès des vans équipés de matériel de camping et personnalisés façon tag.

Saint Brieuc 2009
Parfois, l'association d'objets remplace un trait. Cette pratique est toutefois marginale mais intéressante. 

Saint Hilaire du Harcouët 2014


Pochoirs

C’est une technique qui consiste à détourer un dessin préalablement préparé sur un carton, puis à l’appliquer contre un support et passer de la peinture à la bombe.


Bassin de la Vilette 2010



L’avantage de cette méthode est qu’on peut ainsi dupliquer le dessin plusieurs fois. On ne peut utiliser qu’une seule couleur par pochoir. 


Le Marais 2013


Pour faire un pochoir polychrome, il faudra utiliser plusieurs pochoirs.

Paris

St Brieuc

La grande prêtresse de ce style est MISSTIC dont on peut voir les œuvres dans plusieurs villes, notamment à Saint Brieuc et PARIS.

PARIS Le Marais décembre 2013
On voit bien ici sur ce pochoir fait sur une belle plaque de bitume fraiche que la peinture étalée à l'aérosol a dépassé sur le cotés de la feuille. Afin que les caractères restent en place, on ne les a pas totalement évidés, notamment quand il y a une partie centrale ( le A, le P, le B). A part çà, c'est vrai que la paix c'est magnifique...

dimanche 17 février 2013

Saint MALO



SAINT MALO


  
Au départ, ce rocher battu par la mer barrait l’entrée de l’estuaire de la Rance jusqu’à ce qu’un certain Mac LOW vint y installer les fondements de la ville. Par déformation, Mac LOW deviendra MALO, et cet endroit stratégique entre Petite et grande Bretagne deviendra l’une des portes du vieux continent ouvertes vers le nouveau monde.



 
Les REMPARTS

  
 
Nous devons à VAUBAN l’enceinte fortifiée qui entoure complètement la ville. On peut ainsi faire un tour complet du rocher et admirer un paysage fantastique qui nous appelle au voyage.


 
Une grande partie de ses remparts prend pied directement dans la mer. C’est un grand spectacle les jours de grande marée où les vagues viennent s’éclater contre les hauts murs.
 


La ballade commence par un point de vue unique sur le Fort National, défense avancée de la ville ancrée sur un rocher face à l’horizon sans limite. 

 
 

         
Lovés au pied de ces murailles, en plein sud bien a l’abri du vent, vous pourrez faire bronzette et vous baigner sur les plage de BON-SECOURS (en face de l’îlot du GRAND Bé, Tombeau de l’écrivain CHATEAUBRIAND) et celle du MÔLE ( ouvrant sur l’estuaire de la RANCE et DINARD).
 
                

La plage du BON-SECOURS possède une curieuse piscine d’eau de mer à ciel ouvert qui se remplit avec le mouvement de la marée. Elle est très appréciée car elle possède un plongeoir où s’ébat la jeunesse en visite.
 

Celle du MÔLE est plus petite et accessible par une seule porte pratiquée dans la muraille.
        

Elle est protégée par un long môle ondulant vers la pleine mer tel un grand serpent gardant l’entrée du port de commerce. 



 Ce môle est appelé aussi « môle des Noires », car les femmes des marins souvent frappées par le deuil venaient y attendre le retour d’un membre de leur famille embarqué sur des Terre-neuvas. 
 
Les remparts se terminent au Château qui est aussi l’entrée principale de la ville.


On a vraiment l’impression d’être sur un gigantesque navire en granit embarquant une ville et ses habitants.

 
La PLAGE DU FORT NATIONAL



 
Puisque notre tour de la ville par les remparts se termine, arrêtons nous quelques instants sur la plage du fort national pour un repos bien mérité après notre escapade à travers les escaliers de la ville.

 
Nous voilà au pied du château, sur le sable fin et à l’abri du vent. Les couleurs sont fantastiques.

 


A la base des remparts, on a planté de grands pieux faits de chênes entiers servant de brise-lames quand, à marée haute, la mer démontée vient heurter avec une violence inouïe cette partie des remparts. 



Au niveau de l’eau, la vue sur la ville est tout aussi irréelle. 


Là aussi, la plage est aménagée avec un petit bassin peu profond où les plus petits pourront faire trempette à l’abri du tumulte de l’océan. 

 


Attention quand même de ne pas se faire piéger par la marée montante sur l’îlot du Fort National ou sur le Grand Bé, reliés à la terre aux basses eaux. 



Vous devriez alors attendre les secours quelques heures. 





En pleine saison touristique, il y a toujours des personnes qui se font avoir et vous pourrez assister à leur « sauvetage » du haut des remparts.
  
LA VILLE

                            

Bastion guerrier, cet endroit stratégique fut maintes fois convoité, détruit et reconstruit. Le dernier outrage fait à la ville a été durant la dernière guerre où la résistance des forces du nazisme fut telle qu’un bombardement allié pour les en déloger ravagea la presque totalité de la cité. A croire que les fortifications de Monsieur VAUBAN fonctionnent aussi dans les conflits modernes. 



On trouve encore des traces de ces combats sur le dallage de granit de la descente vers le Fort national où les impacts d’obus forment des gravures en étoile. 



Les architectes chargés de la reconstruction ont su garder la silhouette de la ville ancienne et préserver ainsi son caractère unique. C’est une très belle réussite. Ce succès a été possible grâce au financement des alliés Canadiens, fidèles à la ville qui a vu naitre le découvreur de leur nation.


   
Une grande flèche culmine au sommet du rocher. C’est la cathédrale Saint Vincent. Tout naturellement  nous commencerons par la visite de cet imposant monument.


 

Le chœur de la cathédrale est baigné d’une lumière bleutée en cette journée de solstice. 

 
 Les vitraux originaux détruits par le dernier conflit ont été remplacés par des formes modernes à majorité bleues qui donne cette lumière du meilleur effet.


 

 Bien sur, le centre ville est envahi par les boutiques de souvenir et d’habillement Marin.




  

Mais vous trouverez aussi bon nombre de magasins d’art où vous pourrez acquérir quelques gravures anciennes et modernes, belles aquarelles et quelques magnifiques ouvrages de littérature très anciens car Saint Malo n’usurpe pas son appellation de ville d’art.
 
     « Bon voyage Monsieur DU MOLLET
A Saint Malo débarqué sans naufrage
Bon voyage Monsieur DU MOLLET
Et revenez si le pays vous plait »
 



Cette petite chanson fait référence à ce haut personnage qui se fit mordre au mollet par les dogues qui gardaient la ville et qui les fit tuer pour cette infamie.




 

  A l’écart du centre, il faut sillonner les ruelles étroites et fleuries, glisser un œil curieux dans l’entrebâillement des portes pour y découvrir les petits jardins intérieurs, se placer en perspective des ouvertures vers la mer, bref, admirer ce travail minutieux de reconstruction animé par un esthétisme rigoureux.


 
La FAUNE



 
Il ne faut pas oublier que Saint Malo est construit quasiment en pleine mer.
 
  



Vous y verrez donc quantité d’oiseaux marins habitués à la présence humaine, notamment des mouettes et des goélands que vous pourrez approcher à quelques centimètres.



Ces voiliers parcourent les remparts en quête du reste d’une glace ou d’un sandwich  et ajoutent à l’ambiance aventurier des mers par leurs cris stridents.



 


En plus, si vous avez un peu plus de patience vous découvrirez quantité d’espèces d’oiseaux et de lézards venus trouver dans les anfractuosités des kilomètres de murs et les buissons des jardins un logement idéal et une nourriture abondante.



C’est sans compter les innombrables habitants de la mer que vous trouverez tout autour des remparts et des îlots.
 
LES MALOUINS CÉLÈBRES

 
Saint Malo a donné des personnages importants au cours de son histoire.
Nous ne pouvons ignorer celui qui fit la découverte du CANADA, Jacques CARTIER. C’eut été faire injure à nos cousins d’outre Atlantique qui nous laissent des petits mots sur ce blog.



Voici donc l’homme qui nous unit et Saint Malo est sa ville. On peut d’ailleurs voir sa maison qui est non loin de là.


 Statue allégorique de SURCOUF

Des hommes intrépides ont aussi marqué son histoire. C’est le cas du DUGAY TROUIN et de SURCOUF, célèbres corsaires, hommes fougueux et intrépides, avides aussi. Il ne faut pas oublier leur participation à l’horrible commerce d’esclaves, transportant le bétail humain sur des navires appelés négriers.


DUGAY-TROUIN

Cette ville suscite le  romantisme et l’ombre de Chateaubriand plane sur la cité corsaire.
 

LE PORT
 
                         


Saint Malo possède une activité maritime de premier ordre. Elle doit sa prospérité pour une grande partie à la mer.  Elle est le point de départ de nombreuses courses en mer.



 
 
Dans le bassin Vauban, il n’est pas rare d’apercevoir de grands voiliers et plus particulièrement une fidèle  reproduction du RENARD, bateau de SURCOUF.





Des promenades en mer sont organisées sur ce bateau.


Vous aurez aussi un beau point de vue sur la ville et la tour SOLIDOR en passant sur le barrage de la RANCE

 
 
EPILOGUE
 
Vous trouverez quantité de renseignements sur cette ville et de belles prises de vue sur http://www.saint-malo.net/saint-malo.htm en plus des sites DOCARMOR et INFOBRETAGNE.
Quand à moi, je reviendrai à SAINT MALO car c’est un bel endroit pour passer des vacances (plage, ville, bateaux, arrière pays).




Me voici sur les remparts de Saint Malo. Vous comprenez maintenant pourquoi je voyage aussi facilement.